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Ils occupent la Basse Casamance et se subdivisent en plusieurs sous groupes assez typés : Floups, Bliss, Karones, Flogny, Dioggots, Dianats, Bayots, Essyles. Leurs origines sont très obscures, une légende les fait venir du Soudan par la mer. Ils auraient débarqué au Siné Saloum et se seraient mélangés aux sérères. Voilà pourquoi on dit que les Diolas et les sérères sont des Gamos, c'est-à-dire qu’ils sont liés par une "parenté à plaisanterie" (parents très rapprochés). Il semblerai cependant que les actuels habitants de la Casamance soient les descendants de tribus chassées de Guinée à une époque lointaine. Menacés par les Mandingues qui voulaient les islamiser, ils réussirent à sauvegarder leur identité et sont resté pour la plupart animistes, fidèles à leurs croyances ancestrales et pratiquent leurs rites de façon secrète dans les profondeurs des forêts sacrées. Excellents riziculteurs, ils tirent une partie de leurs ressources de la forêt. Les Rites InitiatiquesIls sont encore d’actualité dans toutes les communautés animistes d’Afrique ou ils constituent le pivot de la vie sociale. En
Casamance, les régions et les villages les plus concernés sont le pays Bassari,
autour d’Oussouye, Kabrousse, Abéné, Thionck, Essyl ... L’initiation répond à des rites aussi anciens que rigoureux, s’adresse aux adolescents (ou aux adultes qui n’ont pas été encore initiés) elle a pour but de leur révéler certains mystères et de les situer par rapport à la nature et à la société . C'est le passage de l'adolescence à l’âge adulte par l’enseignement mais aussi par diverses épreuves physiques et morales. Le riz, richesse des Diolas :..A l’inverse des rizières asiatiques, tirées au cordeau, celles de Casamance témoignent d’un certain laisser aller ! Le riz est cultivé depuis très longtemps en Casamance et reste un témoignage de richesse et constitue la base de nourriture pour les Diolas. Le riz ne peut se vendre et se conserve dans le grenier. Il reçoit les fumées d’un fourneau qui passe à travers les branchages du plafond et lui assurent une conservation infinie. Il constitue le capital pour la vie quotidienne et les fêtes. Héroïne de la résistance casamançaise.Née en 1920 à Kabrousse dans le quartier de Nialou, la fille de Silisia Diatta et d’Assonelo Diatta, est devenue le symbole de la résistance de la Casamance à toute forme de domination. Cette jeune femme frêle n’a pas eu besoin de fusils, de bombes ou de mines anti personnel pour ébranler le pouvoir colonial ! Aline Sitoé Diatta, Reine et Prêtresse ... C’est par la seule force de ses idées qu’elle a su mener son combat contre l’envahisseur de son pays. Très jeune, elle quitta son village pour aller travailler à Ziguinchor comme docker, mais à cause des conditions de vie éprouvantes, elle va quitter la Casamance pour Dakar, où elle sera bonne à tout faire chez un colon du nom de Martinet, Régisseur des produits de base dans l’Ouest Africain. Elle devait avoir 18 à 19 ans.
Pour certains elle eut sa première révélation en 1941
à Dakar, lui demandant de rentrer chez elle, d’où elle mènerait une
lutte pour sauver le "Sénégal" du colon.
D’autres sources précisent que c’est le 8 mars 1940, en se rendant au travail, qu’elle entendit une voix lui dire « Rentre chez toi, ou il t’arrivera malheur !».
Mais elle n’a pas obtempéré et au quatrième jour, à
son réveil, elle constata qu’elle était paralysée. Faiseuse de miracles.
Une
sècheresse s’étant abattue sur son village, la population lui
demanda d’agir. Pour certains, c’est après une concentration, suivie de ses incantations que la pluie vint et que la sécheresse fut balayée. Pour d’autres, c’est après le sacrifice de bœufs noirs que les pluies bienfaisantes arrosèrent les rizières desséchées. Elle fut aussi capable d’accomplir des miracles. Elle commença par guérir des malades rien que par une imposition de mains. Cela s’était produit presque à son insu : Elle rendait visite à une famille et miraculeusement, dès qu’elle tournait le dos, un homme ou une femme alités retrouvaient leur entrain grâce à la poignée de main d’Aline. Son nom se répandit dans toute la région. De nombreuses délégations villageoises se rendirent à Kabrousse pour la rencontrer.
L’audience de la prophétesse ne cessa de croître car, en
plus des différents miracles qu’on lui attribuait, son message de
respect pour les traditions, touchait tous les groupes ethniques,
quelle que soit leur obédience religieuse.
Et comme l’ancien Roi de Casamance était mort, et que son successeur ne pouvait être qu’une personne douée de pouvoirs surnaturels, on pria Aline Sitoé Diatta d’assumer la charge. "Elle fut sacrée reine" Beaucoup de monde venait en pèlerinage, ou pour faire les sacrifices qu’elle réclamait en vue du pardon divin, ou pour que la pluie tombe, etc... Rebelle et insoumise.Devant le nombre de plus en plus important de gens qui venaient en "pèlerinage" ou qui se réclamaient de ses "idées" ou qui désobéissaient aux "toubabs", les colons sentant le danger grandir de plus en plus, se lancèrent à sa recherche...
L’administration coloniale décréta qu’elle était
rebelle et insoumise, qu’elle prônait une insurrection rampante,
qu’elle s’opposait à la France et qu’elle était à abattre.
C’est ainsi que les soldats arrivèrent un jour où elle était en règles "menstruelles" (chez les diola, les règles sont considérées comme impures et la femme en règles doit, entre autres, quitter son domicile pour aller dormir dans un lieu réservé à cet effet). Ils tirèrent sur ceux qui se trouvaient dans les alentours tuant une femme qu’ils prenaient pour Aline Sitoé, (la coépouse nous dit-on). Le lendemain, pour éviter que d’autres innocents furent tués, elle alla elle-même se présenter aux colons. Aline Sitoé Diatta fut arrêtée, le 8 mai 1943. On mit aussi son mari aux arrêts, (Il sera libéré des années plus tard). La Reine-prêtresse de Kabrousse alla d’une prison à l’autre au Sénégal et en Gambie et finalement fut déportée à Tombouctou, au Mali, où elle sera déclarée morte en 1944. Elle a probablement succombé aux brimades, aux tortures aux privations de nourriture et au refus de la soigner lorsqu’elle tombait malade. Ce texte est extrait d’une communication de Fatou Sarr, chercheure à l’Ifan, Université Cheik Anta Diop, directrice du Laboratoire genre et recherche scientifique, faite au Musée de la femme de Gorée le 3 février 2007 : De Ndaté Yalla à Aline Sitoé : un siècle de résistance.
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Les "Kabrousses" en route pour le Bukut ... (Costume de fête) |
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La tortue marine appréciée pour sa chair et pour ses "prétendues" vertus aphrodisiaques, est menacée d’extinction au Sénégal...
Idem pour les requin qui ne sont "exterminés" que pour satisfaire l'appétit de certains amateurs de soupe d'ailerons de requin !!!
Page actualisée e le lundi 19 septembre 2022 à 12:38 et hop